Au fil des années…
La naissance
En 1995, face à la pollution d’une entreprise de deuxième fusion d’aluminium, une association de défense de l’environnement se crée à Gorcy. Il faut rapidement se rendre compte que pour soutenir les dépenses liées au suivi de la pollution, l’organisation d’une manifestation s’impose. Le Président et son épouse, fervents défenseurs de la bio, ont l’idée un peu folle de créer une foire bio, à l’instar de la belle foire bio de Thaon-les-Vosges, qu’ils connaissent bien. Le contexte n’est pas favorable : région sidérurgique sinistrée, municipalité hostile, mentalité peu encline au bio…
La date est choisie : 4ème dimanche d’octobre. Avec peu de moyens et d’expérience, les bénévoles de Mieux Vivre se lancent dans l’aventure et louent la salle polyvalente. 40 exposants répondent présents, environ 1 000 visiteurs nous font l’honneur de leur présence, c’est un premier succès !
La jeunesse
Peu à peu, le nombre d’exposants croît, des conférences et des animations complètent le programme. La manifestation a lieu sur deux jours, le troisième week-end d’octobre. D’emblée, la foire se veut conviviale et les allées retentissent des mélodies des groupes musicaux invités. La fête de la Cussignière (du nom d’une zone humide situées en aval de Gorcy) plaît aux exposants et attire le public.
L’œuvre des bénévoles de Mieux Vivre connaît quelques péripéties, mais perdure et grandit. Ainsi, la troisième année, un chapiteau est commandé, pour agrandir la surface, mais, la veille de l’événement, aucune nouvelle ! Le loueur ne répond pas à nos sollicitations, nous apprenons fortuitement qu’il a fait faillite. Branle-bas le combat… coups de fil pour trouver un monteur de chapiteaux disponible, en vain (la grande foire agricole de Poussey a lieu à la même date). Après moult recherches, nous parvenons à trouver une entreprise de Liège, qui accepte de nous aider, mais sans personnel, sauf un chef de chantier. Tant pis ! Les bénévoles enfilent leur tenue d’ouvriers et montent un chapiteau, qui leur paraît terriblement pesant, durant toute la nuit… A l’aube, harassés, couverts de givre, ils font bonne figure au premier exposant qui se présente, un berger sympathique, qui nous a malheureusement quittés quelques années plus tard.
La recette de la foire sert essentiellement à payer des analyses de lait, puis de choux frisés, pour alerter les autorités sur les dangers de la pollution industrielle (dioxines et métaux lourds) et il en sera toujours ainsi jusqu’en 2019, après la fermeture de l’entreprise.
La Maturité
La foire adjoint à la salle, un immense chapiteau chauffé de 850 m². Les exposants dépassent la centaine et sont méticuleusement choisis sur des critères de qualité (tout est bio dans l’alimentaire, les vêtements et les cosmétiques) et de variété (le visiteur doit trouver sur place tout ce qu’il désire). La priorité absolue est donnée aux producteurs, pour qui cette foire a été créée. C’est l’éthique de la Cussignière.
Les animations se sont diversifiées, les conférenciers de renom se succèdent, lors du cycle de 7 conférences. Le lecteur pourra juger de notre choix en parcourant la liste des conférenciers invités d’honneur. Aucune conférence n’est accordée à un commerçant présent.
Une avant-première de la foire bio se met en place pour mettre à l’honneur un documentaire sur l’environnement.
Nous recevons le soutien financier des organismes publics : Conseil Départemental 54, Conseil Régional Grand Est, Communauté d’agglomération de Longwy, Syndicat Mixte des Ordures Ménagères de Villerupt.
En 2017, des mesures de sécurité anti-terroristes nous imposent une nouvelle organisation.
En 2019, la réfection de la salle polyvalente prend du retard et nous devons nous adapter en occupant une partie du gymnase, qui nous était jusqu’alors interdit.
En 2020, nouvelle adaptation : le chapiteau ne sera pas monté, il sera remplacé par la totalité du gymnase, associé à l’utilisation d’une salle socio-culturelle flambant neuve. Tout est à repenser, les heures de travail se succèdent pour créer une nouvelle implantation plus pratique, plus sécurisée et toujours conviviale…
En mars, la pandémie s’engouffre sur la région Grand Est. Quel sera l’avenir ?